Les avancées des énergies renouvelables en France et en Europe
Partout dans le monde, les équipements des énergies renouvelables se développent, en particulier les panneaux solaires photovoltaïques, les éoliennes ou encore ceux du bio-méthane : gaz renouvelable exploitant les déchets organiques. Les autres sources d’énergies renouvelables comme le bois-énergie, l’hydraulique ou les biocarburants ne sont pas ignorées et leur rôle reste primordial, mais ces sources d’énergie sont largement exploitées et depuis de nombreuses années pour certaines d’entre elles.
Afin de préserver notre planète et vivre dans un monde plus propre, de nombreuses innovations durables voient le jour pour éliminer progressivement les énergies fossiles. Ainsi des technologies innovantes apparaissent comme l’éolien flottant en haute mer ou celle du développement de l’hydrogène vert.
Le panorama actuel des énergies
En 2024, les énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien, solaire photovoltaïque et bioénergies confondus) couvrent plus de 30 % de la consommation électrique française. Ces énergies renouvelables représentaient déjà 14% de la consommation d’énergie primaire en 2022, contre 8,8% dix ans plus tôt. Il est précisé que l’énergie primaire provient uniquement des ressources naturelles comme le fioul ou le gaz, avant une éventuelle transformation.
On notera également que depuis 2005, la part des énergies renouvelables a progressé de 11,5 % dans la consommation globale d’électricité pour atteindre pratiquement 350 TWh en décembre 2023. A cette date, la part des énergies renouvelables dans la consommation brute et finale d’énergie était de 20,3 % en France et de 23% dans l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne. Par ailleurs, la puissance totale du parc électrique français émanant des énergies renouvelables s’élevait à 70 GW en intégrant les parcs les plus récents.
Concernant les filières du photovoltaïque et de l’éolien terrestre, elles ne représentent respectivement que 3,1 GW et 1,2 GW, en considérant leur puissance nominale. On rappelle qu’une centrale nucléaire de nouvelle génération délivre environ 1 GW mais cette puissance est disponible en permanence, ce qui n’est pas le cas des énergies renouvelables. Néanmoins, ces dernières sont en croissance régulière et représentaient plus de 15 % de la consommation d’énergie primaire en 2023 contre 9% dix ans plus tôt. A titre indicatif, 1 GW d’énergie photovoltaïque vient d’être mis en service en un trimestre, ce qui constitue une avancée spectaculaire.
Selon les projections ministérielles, les énergies renouvelables devraient atteindre près de 40 % de la production d’électricité en 2030, ainsi que 38 % de la consommation finale de chaleur, 15 % de la consommation finale de carburant et 10 % de la consommation de gaz. Pour sa part, l’énergie nucléaire civile n’est pas renouvelable mais elle présente l’avantage de répondre à une demande croissante d’électricité afin de ne plus exploiter les énergies fossiles résiduelles à moyen terme. En outre, il s’agit d’une énergie qui émet peu de gaz à effet de serre.
Les dernières avancées de l’éolien
Fin mars 2024, la puissance nominale du parc éolien français atteignait 24 GW et la production de l’éolien en mer représentait plus de 15 % de la consommation électrique française. L’éolien terrestre ne bénéficie pas du même enthousiasme car la puissance raccordée n’a pas dépassé 280 MW au cours du premier trimestre.
Aujourd’hui, l’éolien flottant posé en haute mer permet d’augmenter la production d’énergie tout en limitant l’impact environnemental. En effet, les éoliennes flottantes peuvent exister dans des zones d’une grande profondeur qui restent inaccessibles aux éoliennes conventionnelles. De plus, l’éolien « flottant » présente d’autres avantages
– réduction de l’impact visuel des éoliennes ;
– diminution de l’impact environnemental sur les sols ;
– production d’énergie avec des vents plus forts et plus constants, etc..
Le développement du photovoltaïque
En 2024, le développement du photovoltaïque enchaîne des records, à tel point qu’un gigawatt d’énergie vient d’être mis en oeuvre en moins d’un trimestre. Par ailleurs, le nombre de projets en cours d’instruction dépasse le seuil des 100 000 opérations.
L’élan du solaire porte également sur l’autoconsommation car 50% au moins de l’électricité produite est totalement ou partiellement autoconsommée. En outre, la production d’électricité d’origine photovoltaïque vient d’atteindre 40 GWh au cours du premier trimestre, avec une part substantielle dédiée à l’autoconsommation. Cette production représente dorénavant plus de 3% de la consommation électrique française. A titre de comparaison, la puissance des installations mises en oeuvre au cours du premier trimestre 2024 s’élève à 2600 MW, ce qui représente près de 60% de toutes les installations réalisées en 2022.
En matière d’innovation, les progrès sont également significatifs et l’on prévoit que le rendement des panneaux solaires passera de 20 à 30% d’ici 2030, grâce au remplacement du silicium par le « pérovskite ».
Le constat établi ci-dessus est donc sans appel pour ce qui concerne les énergies renouvelables, mais ce n’est qu’une première étape. En effet, pour répondre aux objectifs concernant la fin d’utilisation des énergies fossiles, la loi (énergie-climat) prévoit de porter à 40% la part des énergies renouvelables dans le mix de production électrique à l’horizon 2030. Toutefois, les réseaux de transport et de distribution doivent continuer à évoluer pour permettre l’intégration de l’électricité intermittente issue des énergies renouvelables, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique, ainsi que la fiabilité de l’alimentation pour les consommateurs. C’est le challenge qui s’impose aux opérateurs du réseau électrique et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) exerce une vigilance accrue au niveau national.
René Revol
Références:
L’importance des énergies renouvelables (https://ekwateur.fr/blog/transition-énergétiénergétique)
Actu-Environnement.com: Réussir la transition (https://www.actu-environnement.com)